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Histoires Naturelles

Jean-Pierre Brazs - Elisabeth Beurret

Du 8 juillet au 21 août
Ouverture de l'exposition le 8 juillet à partir de 14h. Vernissage festif le 15 juillet à 18h30 en présence des artistes.
Ouvert jeudi et samedi de 14h à 17h et vendredi de 10h à 17h. Fermé les jours fériés mais ouvert pendant la Brocante de Barjac du 11 au 15 août de 10h à 17h. Ou sur rendez-vous : 06 14 19 45 54

Elisabeth Beurret, c’est une authentique globe-trotter, exploratrice vagabonde à la Nicolas Bouvier, son compatriote - elle est Française et Suissesse - grande marcheuse à la Théodore Monod, qui, dans une quête passionnée de la plante, matière première de son expression artistique, a parcouru la planète — Mali, Niger, Haute-Volta, Maroc, Indonésie, Australie, Ladakh, parcs nationaux des États-Unis, Canada, Turquie, Islande, Irlande, Nouvelle-Calédonie... Arpenteuse infatigable que rien n’arrête lorsqu’il s’agit des fibres végétales, sources infinies de création et expressions ultimes de la vie même.  
Jean-Pierre Brazs, quant à lui, est un grand voyageur de l’imaginaire, un pérégrinateur de l’émergé comme de l’immergé, sondeur des masses océanes et des épaisseurs minérales, inventeur d’insularités fictives, explorateur du visible comme de l’occulté, du dessus et de l’en-dessous, un fouisseur du terrain et du sous-terrain, un inquisiteur planétaire d’une rigueur toute scientifique mais mâtinée de la sensibilité exacerbée d’un artiste inquiet de l’évolution de notre monde.
Elisabeth et Jean-Pierre : deux poètes-pèlerins aux cheminements divers, mais qui se sont bien trouvés.

Jean-Pierre serait, si j’ose dire, le poète de l’explosif, le barde de l’imminence du drame, interprète de la catastrophe annoncée exprimée avec subtilité et tendresse, l’aède diffusant ses signaux de détresse par le truchement d’une beauté empreinte d’un humour presque rassurant, comme pour nous rappeler, sans nous terrifier, que le temps nous est compté et que l’archéologie du futur ne nous réserve pas que de bonnes surprises, à moins que...
Jean-Pierre ne présente ici qu’une partie de son travail, son projet de « La Manufacture des roches du futur », manufacture fondée en 2013, qui a pour objectif — je cite — « de décrire par tous moyens scientifiques et poétiques les roches qui pourraient se former sur terre dans des avenirs proches ou très lointains et de réaliser des fac-similés de ces hypothétiques matières géologiques ». Les objets ou fac-similés présentés ici sont en quelque sorte des modélisations de ce que pourrait découvrir une équipe d’archéologues du futur dans quelques milliers d’années… Imaginons–la, cette équipe, explorant longtemps après une déflagration nucléaire qui aurait effacé toute trace lisible de notre civilisation, les cônes de déjection des estuaires des grands fleuves et découvrant ces plastiglomérats et autres concrétions mixtes pour le moins mystérieuses… Quelles conclusions pourrait-elle en tirer ? Quelle histoire, quelles histoires réinventer pour expliquer des phénomènes aussi inexplicables ? Et quelle serait la composition d’un carottage effectué à même la chair de ces lointains survivants d’une catastrophe nucléaire, une chair dont la moindre cellule contiendrait, à l’image des carottes géologiques de Jean-Pierre, quantité de microparticules de matières plastiques intégrées au vivant ? Inquiétant, non ?
Florian Besset

 

Laurence Carducci décrit bien le travail d'Elisabeth Beurret:

« Elisabeth Beurret entretient avec les végétaux des rapports privilégiés. Ils sont pour elle une source inépuisable d’exploration. Leur faculté de survie et leur formidable adaptation aux conditions climatiques s’inscrivent à même leur texture. Ils sont les générateurs de l’atmosphère et les dispensateurs indispensables de nourriture. Leur force, lisible dans les fibres des plus puissants d’entre eux, dirige la recherche de l’artiste et forme son vocabulaire. (…) La notion de cycle, inscrite dans le fonctionnement vital des plantes joue un rôle important dans la recherche d’Elisabeth Beurret. Le temps de l’imprégnation dans le milieu naturel, le geste de la récolte, donnent le ton de la métamorphose imposée au végétal lors de la confection du papier. Le souvenir de la rencontre influence également l’œuvre en devenir, par exemple, par l’intervention discrète de la couleur. (…). Des métamorphoses surprenantes lui ont aussi révélé une certaine connivence avec les cultures d’Australie et d’Extrême-Orient. »

Elisabeth BEURRET
Née en 1957 à Grenoble, elle a vécu et travaillé à Genève pendant une trentaine d’années avant de s’installer à Barjac en 2021.

De nombreux voyages au Mali, au Maroc, en Indonésie, en Australie, au Ladakh, dans les parcs nationaux des États-Unis, au Canada et en Nouvelle-Calédonie l’ont ouverte à diverses cultures et lui ont permis d'approfondir sa technique de fabrication du papier en intégrant les techniques orientales, occidentales et océaniennes.
Elle travaille en des lieux précis avec des éléme
nts végétaux qu’elle prélève pour les transformer en pulpes puis en feuilles de papier destinées à être assemblées en œuvres.
Ses récentes réalisations sont des assemblages hybridant la fibre du papier et les pixels d’images photographiques. Son travail de mise en œuvre et en scène du végétal exprime l’histoire ethnobotanique du végétal.
Elle a notamment travaillé à partir des végétaux des marais d’Oléron, des plantes littorales de Bretagne, des arbres d’émonde
du bocage du Pays de Rennes, des végétaux emblématiques du Jardin des Méditerranées de Gilles Clément. En 2019, elle a mis en scène l’histoire de l'Abbaye d’Alspach en Alsace.
Elle est membre de l’International Association of Hand Papermakers and Paper Artists (IAPMA) et a été invitée à plusieurs reprises à la Triennale internationale du papier de Charmey en Suisse.

Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections privées, dans le Fonds de Décoration de la Ville de Meyrin (Suisse) et dans le Fonds Cantonal de Décoration de Genève et dans la collection du centre du livre d’artiste contemporain de Verderonne.

Xylothèque

Une xylothèque est le lieu où est conservée et consultée une collection de bois. Par métonymie, la xylothèque désigne aussi la collection elle-même. Comme une bibliothèque, un dépôt d'archives ou un herbier, une xylothèque demande trois pré-requis : la collecte, l'organisation et la conservation

De tout temps, des liens profonds se sont tissés entre les hommes et les arbres. Tous deux vivent entre terre et ciel et dépendent l’un de l’autre. Ainsi l’ingénieur forestier suisse Ernst Zürcher peut déclarer : « l’arbre attend que l’homme s’arrête, qu’il le regarde et qu’il lui dise 'continuons ensemble' » .

Elisabeth présente à Barjac, un ensemble d’œuvres consacrées aux arbres d’émonde du Pays de Rennes et au dragonnier des Iles Canaries, ainsi que le « livre de l’érable ».

Jean-Pierre BRAZS
Né en 1947, il a vécu une cinquantaine d’années à Paris avant de s’installer à Barjac en 2020.

Il partage ses activités entre installation, dessin, photographie et écriture. Après avoir conçu depuis 1995 de nombreuses "interventions paysagères" éphémères ou pérennes son activité artistique se développe depuis 2009 à partir de fictions institutionnelles : le Centre de recherche sur les faits picturaux, puis la Manufacture des roches du futur, donnant lieu à des expositions, des installations, des conférences, des publications. Entre 2015 et 2017, dans le cadre de son projet L’hypothèse de l'île, il s’est déclaré en résidence d'artiste fictive dans une île imaginaire.
Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques dont le Fonds national d’art contemporain, le Musée de Grenoble, le Musée d'histoire contemporaine à Paris, le Musée du paysage de Verbania en Italie ou le Fonds d’art contemporain de la Ville de Meyrin dans le canton de Genève.

La Manufacture des roches du futur

La Manufacture des roches du futur fondée en juillet 2013 par Jean-Pierre BRAZS a pour principaux objectifs de décrire, par tous moyens scientifiques et poétiques, les roches qui pourraient se former sur terre, dans des avenirs proches ou très lointains, et de réaliser des fac-similés de ces hypothétiques matières géologiques.

La Manufacture des roches du futur se manifeste par des publications, des conférences, des expositions, des installations ou des ateliers participatifs : En 2014 dans la Cité de la Grande Borne à Grigny (Essonne), des ateliers participatifs on permis de fabriquer des « roches du futur » et des photographies ont été mises en scène dans les loges de gardiens d'immeubles.
En 2015 des « carottages du futur » ont été réalisés dans la Vallée de la Maurienne à Saint-Julien- Mondenis et dans le Jardin alpin de Meyrin dans le canton de Genève.
En 2018, des échantillons de plastiglomérats de la Manufacture des roches du futur ont illustré un article du géologue Jan Zalasiewicz : « L'insoutenable poids de la technosphère » dans le Courrier de l'UNESCO.
En 2022, des roches et des photographies seront présentées à La Cité des sciences et de l’industrie à Paris et un atelier de fabrication des « roches du futur » sera ouvert au public.


Jean-Pierre présente à Barjac des photos, des documents et des collections de roches.